Pour les journalistes de mauvaise volonté
Par Louise Gaggini
Médiapart caracole en tête avec sa volonté affichée de démolir constamment l’ex-gouvernement.
Aujourd’hui c’est de l’argent de la campagne Sarkozy dont il parle, hier c’était une autre chose sans intérêt maintenant, et demain sera idem, alors on se demande pourquoi ce journal ne s’intéresse pas plutôt aux mauvaises façons actuelles du gouvernement Hollande qui passe son temps à renier ses promesses et dont les membres semblent dépassés par la conjoncture actuelle.
Ils ne sont pas les premiers racoleurs « laborieux » et si je déplore parfois qu’ils encombrent trop d’espace pour des choses sans importance, tout ça justement avait peu d’importance.
Mais, cette sensation d’être lésée…
Et puis j’ai compris…
Depuis plusieurs années, ils traquent les personnalités avec un acharnement qui frise le voyeurisme et l’indignité intellectuelle, mais depuis quelques mois, l’on pourrait dire depuis le début de la crise, la chute de Sarkozy et l’incompétence avérée de la zone euro, c’est sans retenue et dans la jubilation, qu’ils harcèlent les personnes publiques, qu’elles soient mères de famille, actrices, chanteuses ou vieilles dames en fin de vie ; même les hommes sont dans le feu de leurs kalachnikov et c’est sans déontologie ni éthique, seulement préoccupés d’audimat et de ventes, qu’ils fouillent leur vie et la donnent en pâture dans une effervescence de chasse à courre.
Mais, qu’est-ce qui les fait courir ainsi sans le moindre respect pour ceux qu’ils harcèlent, mais aussi envers les lecteurs qu’ils fatiguent avec leur « à peu près et à propos » qui n’en finissent plus de chuter jusqu’à la fange dans laquelle ils barbotent, semble-t-il, avec délectation ?
Le monde est au bord de l’implosion et ils passent des heures à écrire et décrire, voire à broder sur rien, du vent, des suppositions, mettant en exergue des faits que nous savons communs à tous, comme si l’inquisition avait de nouveau mainmise sur l’Etat.
Eh oui, l’individu est faillible et vulnérable, nous savons tous combien il est difficile d’avoir une colonne vertébrale, mais de là à s’en repaître à la moindre défaillance, à déformer ses propos et venir le « gloutonner » jusqu’à ce qu’il disparaisse entièrement…
La faim leur tient donc tant au ventre.
Mais, la faim de quoi ?
De vengeance ?
Poussés par la rancune et les frustrations de ceux qui ont peu contre ceux qui ont tout, ils peuvent avec la bénédiction du monde, se laisser aller enfin à leurs instincts meurtriers ? Donnez libre cours à leurs colères et ressentiments ?
Ces personnalités qui sont parfois « les reines et les rois du monde », des femmes et des hommes qu’ils encensent et flattent pour quelques mots ou aides qu’ils peuvent leur apporter et dont ils profitent, ils les immolent sans autre forme de procès pour le plus petit intérêt personnel.
Le problème avec les journalistes, c’est qu’ils côtoient « le grand monde », mais qu’une fois les entretiens terminés, ils retournent dans leur petit monde à eux, soudain implacablement étriqué comparé aux ors approchés dont ils gardent l’envie ou du ressentiment.
Si leur cœur et leur âme n’ont pas naturellement la force qu’il faut pour résister aux passions des désirs impossibles, alors ils chutent dans ces vulgarisations qui n’intéressent personne et qui aujourd’hui encombrent lamentablement l’espace médiatique.
Là où il nous faudrait Camus, Socrate, Epicure, Nietzsche, Rostand et même Sartre, nous avons des courtisans et autres habitués de couloirs et d’antichambres. Alors qu’il faudrait de la pensée, de la réflexion et de la sagesse pour donner à voir un peu de clarté dans l’obscurité, ils épaississent l’ombre et tissent les fils d’un monde ligoté et sacrifié au veau d’or.
Je revendique la nécessité de l’information, mais une information qui d’une action humaine ou inhumaine fait réfléchir, ouvre des voies et accomplit.
Une information qui informe d’un fait, sans redondance ni diffusion pendant des heures et des heures au point que les 7 milliards d’individus qui peuplent la planète sont aujourd’hui parfaitement convaincus que le monde entier est en péril et qu’il faut « des forces de l’ordre » pour remédier aux dangers suspendus.
Une information qui ouvre à la réflexion sans intoxiquer les esprits par des données et des objectifs qui n’ont d’autres raisons que celles de la maîtrise et du contrôle des mentalités.
Quand les hommes tombent, les rats enfin dévorent à leur faim !