J’ai envie de… !
Et voilà, elles sont arrivées les grandes et lumineuses vacances d’été !
Enfin lumineuses entre les nuages parce que cet été, il a du mal à s’installer le flamboyant qui en principe doit nous faire des peaux à croquer.
Malgré tout, sous la pluie ou le soleil, profitons de ce temps privilégié pour oublier (un peu) la politique et les malheurs du monde.
D’autant que je ne sais pas si vous avez vu, mais l’été les bruits du monde semblent s’arrêter tandis que les informations « sérieuses » désertent les rédactions au profit de «faits divers» anonymes ou clinquants, en tous les cas jamais denses ni construits, comme si les neurones, sous le soleil, se connectaient autrement.
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi c’est que du bonheur. Enfin ouvrir les yeux le matin sans voir ni entendre ces redondances médiaticopolitiques qui nous polluent les méninges, et enfin avoir du temps pour lire et rêver….
J’ai donc décidé de mettre les jours qui viennent entre parenthèses. Juste moi et les petits bonheurs que je pourrais m'octroyer. Pas de volonté prédatrice, juste ce qu'il faut d'égoïsme sain pour se défatiguer d'une vie souvent exigeante et stressante. Et j'ai eu envie de vous suggérer d'en faire autant. Il y a différentes façons de se faire du bien. On peut décider de ranger les dossiers au placard pour lire d'une traite «La densité expressive du mangeur de bananes» de Dimistresco ou confier les enfants à la famille, boire un vin pétillant, acheter une robe trop chère, dormir à Venise, s'éveiller contre celui qu'on désire. On peut flâner sur les bords de la Garonne, à Bordeaux le quai des Chartrons a des odeurs d'épices et de cannelle, mais aussi s'évader en Toscane.
On peut dire « j'aime, j'aime pas, je veux, je veux pas » comme « j'aime les mûres, les beaux sentiments, les bulles dans le champagne, Chopin, la pluie quand elle est chaude, la mer, l'odeur de la mer, les pélicans qui chassent, les enfants qui font des colères, l'orangeade qui pique la gorge, marcher dans les flaques d'eau et être douce entre ses mains», et dire aussi « j'aime pas la boue, l'odeur de l'éther, les stylos qui ne fonctionnent pas, les écoles avec des barreaux, les amours terroristes, les parfums capiteux, j'aime le lait et lui pas réveillé le matin...»
Toutes sortes de choses vraiment qu'on pourrait s'autoriser. Le problème est, le ferons-nous? Ligotés par les conventions et l'éducation, on voudrait, mais on n'ose pas. Et si on nous prenait pour des monstres? Comme dit une petite personne que je connais « ça confuse un max dans les salons!» Et c'est vrai qu'il y a confusion entre l'avidité pathologique et un souci de soi, qui n'exclut pas le partage. La première est une difficulté, l'autre l'élan de vie où surfe le plaisir. Le reste n'est qu'agitation. Alors, pendant ces deux petits mois que sont les grandes vacances, histoire de reprendre des forces, sans peur du regard des autres et avec bonheur, je vous suggère de regarder le ciel, bleu ou gris qu’importe, et, confortablement installés devant nananews.fr, de réapprendre à dire comme disent les enfants «j'ai envie de...»