Echec pour former un gouvernement de coalition en Turquie
Le premier ministre turc, Ahmed Davutoglu, a rencontré mardi 18 août le président Recep Tayyip Erdogan pour l’informer de son échec à former un gouvernement de coalition, ce qui ouvre la voie à de nouvelles élections législatives, quelques mois après le scrutin de juin.Les discussions menées entre l’AKP (parti au pouvoir) et les sociaux-démocrates (CHP, deuxième force au Parlement) d’une part, et avec le parti nationaliste (MHP, troisième force) de l’autre, n’ont pas abouti.« Le premier ministre a déclaré au président Erdogan que malgré tous ses efforts il n’a pas pu former un gouvernement qui aurait pu remporter un vote de confiance », a indiqué la présidence mardi soir. « Le président Erdogan a remercié le premier ministre pour ses efforts. »Si aucun gouvernement n’a été formé d’ici au 23 août, le Parlement sera dissous et des élections anticipées seront convoquées, dans un contexte politique incertain. Le parti islamo-conservateur de la Justice et du développement (AKP), qui régnait depuis 2002 sans partage, a subi un sérieux revers lors du scrutin législatif du 7 juin, qui ne lui a pas permis d’obtenir la majorité absolue et de former un gouvernement seul.Selon les scénarios, les élections pourraient se dérouler au plus tard en novembre, a annoncé l’agence de presse Anatolie. « Tous les chemins mènent aux urnes », a écrit mardi l’éditorialiste pro-AKP Abdulkadir Selvi dans les colonnes du journal Yeni Safak.Le chef de l’Etat espère qu’un nouveau scrutin permettra à l’AKP d’emporter la majorité, et de former seul un gouvernement. M. Erdogan, qui a été premier ministre de 2003 à 2014, avant de devenir le premier président élu au suffrage universel direct, rêve par ailleurs d’une réforme de la Constitution qui lui accorderait des pouvoirs étendus. Un projet mis à mal à l’issue des élections de juin.Recep Tayyip Erdogan n’a pas renoncé pour autant. « Que vous le vouliez ou non, en Turquie, le système a changé. Il faudrait donner un cadre légal à cette situation au moyen d’une nouvelle Constitution », a-t-il déclaré vendredi 14 août lors d’une réunion avec des représentants de la société civile dans la région de Rize, sur la mer Noire. Pour l’éditorialiste en chef du journal Hürriyet, Murat Yetkin, M. Erdogan a usé de tous les moyens possibles pour prolonger le mandat de l’AKP, malgré le désaveu des urnes.Lire aussi : M. Erdogan n’a pas renoncé à son rêve absolutiste