Le bureau des adhésions de l'UMP cambriolé
« Je ne sais pas si on a rajouté ou enlevé des choses, mais ça a été fouillé, c'est sûr. Il y a eu un coup de tournevis, alors que l'armoire est verrouillée d'habitude », a précisé un habitué de la rue de Vaugirard à Paris, où se trouve le siège du parti dirigé par le triumvirat d'anciens premiers ministres Jean-Pierre Raffarin, François Fillon et Alain Juppé.
Dans cette armoire « se trouvaient les renseignements sur les adhésions », d'après la source. Le directeur des relations extérieures et des adhésions n'a pas porté plainte pour l'instant, mais se réserve la possibilité d'agir en justice.
ENQUÊTE INTERNE SUR LES FUITES
Cette affaire intervient dans un contexte très tendu pour l'UMP. Alors qu'un audit interne a révélé mardi la situation financière alarmante du parti – ses dettes s'élèvent actuellement à 74,5 millions d'euros –, il a également entraîné de multiples révélations dans la presse concernant des privilèges accordés à certains cadres du parti.
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Selon l'hebdomadaire Valeurs actuelles, Luc Chatel, actuel secrétaire général de l'UMP, aurait demandé au triumvirat qui copréside le parti (François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin) d'autoriser une « mission d'inspection » pour « identifier le ou les auteurs de ces fuites ».
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Dans son édition datée mercredi 9 juillet, Le Canard enchaîné avait en effet détaillé les rémunérations et avantages de plusieurs membres de l'UMP. Ainsi, les quatre plus proches collaborateurs de Jean-François Copé — Eric Cesari, Jérôme Lavrilleux, Fabienne Liadze et Pierre Chassat — « coûtaient en charges et en salaires pas moins de 600 000 euros par an », soit une rémunération moyenne de 10 000 euros mensuels.
Les avantages étaient également légion. Ainsi, Jean-François Copé disposait-il de trois téléphones portables représentant un coût de 8 000 euros annuels. Un montant inférieur aux dépenses téléphoniques de l'eurodéputée Rachida Dati, dont la facture s'élevait à plus de 10 000 euros par an. L'une de ses collaboratrices était par ailleurs rémunérée 7 000 euros par mois par l'UMP.
Ce contexte a provoqué de vives tensions au sein du parti, Rachida Dati dénonçant ainsi les « délateurs qui “balancent” de manière calomnieuse des mensonges pour salir et détruire ». Elle a notamment attaqué le camp des fillonnistes, chez qui elle « suscite de la haine ».